J'aime Jean De La Fontaine; avec son observation très pointue (et indémodable) de la société et son écriture à la fois profonde et légère, c'est un écrivain avant-gardiste qui me surprendra toujours.
Si vous avez été traumatisés par une maîtresse d'école aigrie qui vous tapait sur les doigts pour n'avoir pas appris par coeur "Le corbeau et le renard" et que depuis, les fables de La Fontaine prennent la poussière dans un coin de votre bibliothèque, prenez un plumeau et dépoussiérez, vous risquez d'être agréablement surpris!
Voici une petite fable que m'a inspiré le grand Jean:
L’Escargot et Bernard l’hermite:
Un escargot en pleine crise existentielle voulait abandonner sa coquille et se convertir en limace.
Son ami Bernard l’Hermite l’en dissuada: ”Regarde-moi, lui dit-il, depuis mon enfance, je suis ballotté d’un foyer à un autre, je n’ai pas la chance d’avoir une maison qui évolue avec moi, à peine j’ai le temps de m’adabter à un cocon qu’il devient étroit et que je dois en chercher un autre. Ma vie n’est qu’une longue quête…et toi…va te faire psychanalyser mon vieux, je ne veux pas te voir devenir un SDF!”
L’escargot, ayant lu l’intégrale de Jack Kerouac et d’Allen Ginsberg, se voyait déjà sur la route, et debarrassé de sa coquille, il s’envolait, faisait des rencontres et avait le ventre vide mais l’esprit libre.
Néanmoins, les paroles de ce bon Bernard avaient touché une corde sensible, l’escargot se rappelait les dernières paroles de Feu sa mère, avant qu’elle ne soit enlevée et dégustée “à la bourguignonne”: “Prends soin de ta coquille mon petit, lui avait-elle dit, il n’y a qu’elle qui puisse te protéger”.
Ces souvenirs laissèrent le gastéropode pensif, si pensif qu’il ne remarqua pas la petite botte de pluie qui s’écrasait sur lui.
L’enfant pleura, et l’escargot partit rejoindre Kerouac au paradis des routards.
A part ses grands vins, sa fondue et ses escargots (comme feu la mère de notre escargot-routard), la bourgogne offre de délicieuses recettes, dont l'incontournable Boeuf Bourguignon.
Ingrédients:
1 Kg 1/2 de boeuf (paleron, macreuse ou gite)
150 g de lardons fumés
2 grands oignons coupés en quartiers et piqués de 4 clous de girofle
200 g de champignons de Paris
3 gousses d'ail
2 grosses carottes pelées coupées en rondelles
1 bouteille de vin rouge (Bourgogne)
3 feuilles de laurier
20 g de beurre
huile d'olive
300 ml de bouillon de boeuf
2 cuillère à soupe de maizena diluée dans un peu d'eau
1 carré de chocolat noir
Thym
Sel, poivre
Pour la marinade: mélanger le vin, les oignons, l'ail, les carottes, le laurier, le thym, salez, poivrez, laissez macérer votre viande (coupée en gros cubes) pendant 24h (mélangez chaque 6h).
Faites revenir sur feu vif le boeuf et les lardons dans un mélange beurre/huile d'olive dans une cocotte allant au four. Dès que la viande commence à dorer, ajoutez les champignons et mélangez pendant 2 minutes. Mouillez avec la marinade, ses légumes et son laurier. Ajoutez le bouillon, couvrez et laisser mijoter au four pendant 2 heures et demie sur Th. 5.
Sortez du four, et mettez sur feu doux. Ajoutez le carré de chocolat, puis la maizena diluée dans un peu d'eau, laissez épaissir. Rectifiez l'assaisonnement et servez avec de grosses tranches de pain de campagne.
